Fil gris

Longue matinée [IW]

Quelle journée...
Suivant une nuit blanche assez étrange entre des errages (voici que je réinvente des mots) dans le monde d’Harry Potter avec des extraits de films, des réflexions au niveau d’Albus et puis a mon sujet, au sujet de la conversation de hier avec Milkyway. Je savais que je n’en dormirais pas. C’est toujours ainsi. Logique.

Je me lève, quasi envie de pleurer de devoir aller en cours puis j’y vais, avec sa phrase tournoyant en rond dans sa tête. Et c’est là que ça prend tout son sens. La faille montrée dans mes remparts me pète désormais aux yeux. J’ai peur de conneries et je m’en rends compte, je me rends compte de la manière dont les battements de mon cœur s’accélèrent un peu quand un voiture roule trop près de moi et trop vite. Je décide de faire abstraction, je sais qu’avec la fatigue c’est toujours amplifié car je me force à redoubler d’attention.

J’arrive en anglais et je suis deuxiéme. Le premier n’est pas l’habituel premier et j’ai peur de m’être trompé de classe. Mais Martin arrive, me dit bonjour, s’installe derrière moi et on parle de tout de rien, de trucs par rapport aux cours mais rien de bien notable. Les autres arrivent au compte goutte et, n’ayant pas les feuilles, j’ai peur qu’une amie n’arrive pas car j’ai l’habitude de regarder sur elle...même quand j’ai mes feuilles en fait. Py arrive et Ravioli peu après.

Le cours peut commencer. Et je n’ai pas lu les textes et ne les ait pas car je n’ai plus d’encre dans l’imprimante. La prof fait le tour de la classe et j’ai peur de me recevoir une remarque, d’être vu comme un mauvais élève. Rien de cela, elle demande juste à Ravioli et Py de laisser le germanophone n°1 (je sors je sors...) et moi-même, regarder sur leurs feuilles. Bref, ce qui était déjà le cas.

S’en suit une heure de cours où j’avais pas l’inspiration de participer mais où on s’est éclatés avec Ravioli, Py, Germy (c’est mieux ainsi...) puis un peu avec les deux derrière nous. Bref, la bande. Le premier texte portait en effet sur "Fast Food Fascism" et donc on a parlé du McDo...et quel supplice ! Oui car même si on disait qu’en gros ils mettaient des cachets anti nausée dans les sauces etc, nous on disait "on s’en fiche, on veuuut un McDo"...et on avait faim. J’ai lâché une vanne qui nous a fichu un fou rire à Ravioli et moi,et a fait rire un peu Py et Germy par la suite. En gros on parlait que le M de McDonald représentait le M de "Mom, Maman, ..." et que donc même les enfants connaissaient cette lettre...J’ai pas pu m’empêcher de lâcher à Ravioli "Eh bah chez Quick ils ont raté leur coup...Q...".

Enfin soit, la pause arrive et la prof redistribue à ceux qui ne l’ont pas eu, dont je fais partie, la seconde partie du cours. Sauf que je suis à la fin de la file et arrivé plus tard et là la prof demande si quelqu’un n’en a pas reçu etc et j’ai beau dire "moi", elle ne me voit pas. De suite j’ai cette appréhension sourde qui gronde en moi, mais elle fini par me voir et s’excuse en me mettant la main sur l’épaule dans un signe ..réconfortant ?...Bref cette prof est exceptionnelle. Ce geste m’a de suite rassuré et je suis reparti à ma place sans me sentir mal et tout.

Rien de spécial pour le reste si ce n’est que j’ai croisé une fille de néerlandais quand on changeait de classe dans des cours où les profs s’échangent les groupes. Je lui lâche un "jeudi je reviens en néerlandais !" comme pour me motiver. J’ai peur de voir un regard moqueur, d’avoir une remarque désobligeante… Rien, juste de la sympathie. On a parlé pendant 2-3 minutes et je lui ai dit une phrase banale mais avec un ton réellement sympathique. Et j’ai aimé ma voix. C’était ma vrai voix… Je jouais pas une quelconque comédie.

Le jour ou j’arrête de laisser mes peurs penser à ma place n’est sans doute pas venu mais j’ai compris que je m’étais trompé de cible en attaquant les dénis...Il y a quelque chose derrière les dénis, de déclencheur...et souvent c’est la peur.